Pourquoi l’épargne salariale en France cartonne en France
Le service statistique du ministère du Travail, la DARES, a publié les données relatives à l’épargne salariale pour l’année 2022. La proportion de salariés couverts par un dispositif d’épargne salariale évolue peu d’une année sur l’autre.
En 2022, 52,9 % des salariés du secteur privé non agricole sont couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, PEE, PERCO/PER collectif). Ce taux est stable depuis 2020.
Cela représente 10,2 millions de salariés ayant accès à au moins un produit d’épargne salariale dans le cadre de leur entreprise. Le dispositif le plus répandu est le Plan d’Épargne Entreprise (PEE), couvrant 44,4 % des salariés en 2022. Suivent la participation (39,1 %), l’intéressement (34,6 %), et le
Perco/Plan d’Épargne Retraite collectif (26,3 %).
Dans les très petites entreprises (moins de 10 salariés), seulement 19,0 % des salariés sont couverts, contre 88,6 % dans les entreprises de 1 000 salariés et plus. En 2022, le taux de couverture a légèrement augmenté dans les petites entreprises (10 à 49 salariés) de 1,8 point pour atteindre 20,7 %, mais a baissé de 3,2 points dans les entreprises de 500 à 999 salariés, à 77,2 %. Dans les grandes entreprises (1 000 salariés et plus), 82,5 % des salariés sont couverts par un PEE et 57,7 % par un PERCO.
Les taux de couverture varient en fonction des secteurs d’activité. L’hébergement-restauration a le taux de couverture le plus faible (25,6 %), tandis que le secteur financier a le taux le plus élevé (80,3 %).
Plus de 26 milliards d’euros de primes versés en 2022
En 2022, 8,9 millions de salariés ont perçu une prime (participation, intéressement, ou abondement), soit une augmentation de 6,3 % par rapport à 2021. Cela représente 46,3 % des salariés du secteur privé. Le montant total des primes versées par les entreprises du secteur privé en 2022 a atteint 26,3 milliards d’euros, en hausse de 8,2 % par rapport à 2021.
Les primes se décomposent et répartissent de la manière suivante :
• 5,9 millions de salariés ont perçu une prime de participation pour un montant total de 10,7 milliards d’euros (+10,1 %) ;
• 5,5 millions de salariés ont perçu une prime d’intéressement pour un total de 11,4 milliards d’euros (+8,9 %) ;
• 1,7 milliard d’euros d’abondement ont été versés sur les PEE et 0,7 milliard d’euros sur les Perco.
Des primes majoritairement épargnées sur un PEE ou PERCO/PERECO
Les salariés avaient la possibilité de percevoir immédiatement les primes ou de les placer sur un PEE ou un PERCO.
Les sommes immédiatement perçues s’élèvent à 4,0 milliards d’euros pour la participation et à 4,1 milliards d’euros au titre de l’intéressement. Les sommes placées atteignent respectivement 5,6 milliards et 6,1 milliards d’euros :
• 4,2 millions de salariés ont épargné sur un PEE en 2022, pour un montant total de 12,1 milliards d’euros, dont 73 % provenaient des primes de participation ou d’intéressement ;
• 1,4 million de salariés ont épargné sur un Perco/Pereco, pour un montant total de 2,6 milliards d’euros, dont 50,1 % provenaient des primes de participation ou d’intéressement.
La montée en puissance du PER collectif
À compter du 1er octobre 2020, les entreprises ne peuvent plus souscrire aux Plans d’Épargne Retraite Collectif (PERCO) relevant de la loi portant réforme des retraites de 2003. Elles ne peuvent souscrire que des Plans d’Épargne Retraite d’entreprise collectifs (PERECO). Elles peuvent par ailleurs transférer leurs anciens PERCO sur de nouveaux PERECO. Plus de 30 % des salariés travaillant dans des entreprises de plus de 10 salariés du secteur privé bénéficient d’un produit d’épargne retraite en lien avec l’épargne salariale.
Les dispositifs d’épargne salariale en France en 2022 montrent une stabilité dans leur diffusion, avec une prévalence dans les grandes entreprises et certains secteurs d’activité. Les montants des primes versées sont en augmentation, reflétant une reprise économique après la crise covid. Les mesures en faveur du développement de l’épargne salariale au sein des PME (baisse du forfait social notamment) produisent quelques effets, mais le taux de diffusion demeure faible.
Les produits d’épargne salariale classiques ont été concurrencés ces dernières années par la prime de partage de la valeur ajoutée, qui bénéficie, sous certaines conditions, d’une défiscalisation. Celle-ci est moins contraignante pour les entreprises que les dispositifs d’épargne salariale.